CHANT VII.
LES TRIBUNAUX ET LA POLICE.
Heureux le voyageur qui, après de longues et ennuyeuses traites, les froids, les vents, les cahots, les éclaboussures de la route, les maîtres de poste mal réveillés, le tintement monotone des cloches[1], les réparations d’équipage, les querelles, les rouliers, les maréchaux-ferrants, les charrons et tous les mauvais drôles qui se rencontrent inévitablement à tous les relais, revoit enfin le toit de son séjour habituel ou temporaire, et la lumière qu’on apporte à sa descente de voiture, les chambres qu’il habite, l’air joyeux, les honnêtes salutations des serviteurs, les affectueuses paroles entrecoupées de chaudes embrassades de parents ou d’amis, qui semblent s’être donné le mot pour chasser en un instant de votre esprit tout souvenir attristant des
- ↑ Les attelages de poste se distinguent par une cloche bruyante suspendue dans l’arc qui, fixé aux bouts du brancard du timonier, s’élève élégamment de deux pieds au-dessus de la crinière flottante de l’animal. On fond les cloches à Voldaï, localité célèbre pour cette fabrication.