de-vie de fruits ne peut se comparer à nulle autre. Il ne serait pas mauvais non plus de penser à ma fuite. —
Alors il aperçut derrière la haie un petit sentier qui était presque caché sous les hautes herbes. Il y mit le pied machinalement, avec l’intention de faire une petite promenade, et puis, peu à peu, de s’échapper à travers les maisons. Mais il sentit tout à coup sur son épaule une main assez lourde.
Derrière lui se trouvait le même vieux Cosaque qui, la veille au soir, avait tant pleuré la perte de ses parents.
— C’est en vain que tu t’imagines, seigneur philosophe, pouvoir t’enfuir de chez nous, lui dit-il ; ce n’est pas notre habitude de laisser échapper quelqu’un ; et puis les routes sont mauvaises pour un piéton. Allons plutôt chez le seigneur, où tu es attendu depuis longtemps.
— Eh bien, quoi ? marchons : j’irai avec plaisir, — dit le philosophe.
Et il suivit le Cosaque.
Le centenier, homme déjà vieux, à moustaches grises et portant sur le visage une morne expression de tristesse, était assis devant une table dans sa chambre, la tête appuyée sur ses deux mains. La douleur dont il portait l’empreinte et une pâleur cadavéreuse montraient que son âme avait été brisée et tuée en un instant, que toute sa gaieté