Rasboï[1] ! Attrape, Bistraya[2] ! » Il lançait son cheval ventre à terre, et l’on ne savait dire qui des deux devançait l’autre, le chien lui, ou lui le chien. Il ne lui fallait qu’un clin d’œil pour avaler une chopine d’eau-de-vie. Ah ! quel fameux piqueur c’était ! Seulement, depuis quelque temps il s’était mis à regarder sans cesse notre demoiselle. Mais, s’était-il bêtement amouraché d’elle, ou bien l’avait-elle ensorcelé, cet homme se perdit ; il devint une femmelette, une guenille, le diable sait quoi. Oui, ajouta Spirid, en crachant par terre, c’est indécent à dire ce qu’il devint.
— Bien, dit Doroch.
— Dès que la demoiselle lui jetait un regard, la bride lui tombait des mains ; Rasboï, il l’appelait Brovko ; il trébuchait et ne savait plus ce qu’il faisait. Voilà qu’une fois notre demoiselle vient à l’écurie où il pansait un cheval.
« Écoute, Mikita, lui dit-elle, permets que je mette sur toi mon petit pied. » Et lui, le sot, répondit tout enchanté : « Non-seulement ton pied, mais assieds-toi tout entière sur moi, si tu veux. » La demoiselle leva son pied, et quand il vit ce pied si blanc et si rond, il paraît que le charme le rendit complétement stupide. Il courba les épaules, et