beau, la Cheptchikha[1] se coucha dans la cour et Cheptoun dans la maison… Non, non ; la Cheptchikha dans la maison, sur un banc, et Cheptoun dans la cour.
— Mais la Cheptchikha ne se coucha point sur le banc, c’est sur le plancher, — interrompit la vieille paysanne, qui se tenait debout à la porte, un coude dans une main et la tête dans l’autre.
Doroch la regarda, puis regarda par terre, puis la regarda encore, puis après un moment de silence :
— Si j’allais t’ôter ta jupe devant tout le monde, dit-il, ce ne serait pas bien, n’est-ce pas ? —
Cet avertissement eut tout le succès désirable ; la vieille se tut et n’interrompit plus personne.
Doroch continua :
— Dans le berceau qui était suspendu au milieu de la chambre se trouvait un enfant d’un an ; je ne sais s’il était fille ou garçon. La Cheptchikha s’était donc couchée, et voilà qu’elle entend qu’un chien gratte à la porte et hurle à faire fuir les loups. Elle eut peur, car les femmes sont une si bête engeance, que si, le soir, on leur montre la langue derrière la porte, leur âme leur tombe aux talons. « Cependant, pensa-t-elle, il faut que je donne sur le museau à ce maudit chien ; peut-être
- ↑ Féminin de Cheptoun.