ces coquins s’avisa de m’offrir du tabac sans se lever de sa place.
— Mais sais-tu bien, sot esclave, que je suis un employé, que je suis de noble extraction ? —
Cependant, je pris mon chapeau, je posai moi-même mon manteau sur mes épaules, car ces messieurs ne daigneront jamais vous rendre ce service, et m’en allai. À la maison, je restai la plus grande partie du temps couché sur mon lit ; puis je copiai de fort jolis petits vers :
N’ayant pas vu mon âme pendant une heure,
Je croyais déjà qu’il y avait une année :
Je me mis à détester mon existence,
Et je dis : m’est-il possible de vivre ?
Ce doit être de Pouschkine. Le soir, je m’enveloppai dans mon manteau, j’allai jusqu’au perron de l’hôtel de Son Excellence, et j’attendis long-temps.
Ne sortira-t-elle pas en voiture, pour que je la voie encore une pauvre petite fois ?
Mais non, elle ne sortit point.
Mon chef de bureau m’a mis hors de moi. Quand j’arrivai au département, il me fit appeler, et me parla de la sorte :