interrogeait les autres plutôt qu’il ne parlait lui-même, et n’était pas de ces vieillards qui vous fatiguent à force de louer le temps passé et de gourmander le temps présent. Dans ses questions, il montrait prendre un grand intérêt à toutes les circonstances de votre propre vie, à vos succès, à vos revers, bien que la curiosité de ces bons vieillards ressemblât un peu à celle d’un enfant qui, pendant qu’il vous parle, examine avec une profonde attention le cachet de votre montre. Alors, on pouvait dire que son visage respirait la bonté. Les chambres de la maisonnette occupée par ces deux vieux époux étaient petites et basses, comme elles le sont d’ordinaire chez les gens d’autrefois. Dans chaque chambre, il y avait un immense poêle qui en remplissait presque le tiers. La maison était extrêmement chaude, car Athanase Ivanovitch et Pulchérie Ivanovna aimaient beaucoup la chaleur. Toutes les portes des poêles aboutissaient à l’antichambre, constamment remplie de paille, qui, dans la Petite-Russie, remplace le bois à brûler. Le feu pétillant et clair de la paille rendait cette antichambre très-agréable dans les soirées d’hiver, lorsqu’un jeune et bouillant garçon, tout transi d’avoir couru sur les traces d’une fillette du village, y rentrait en courant et en battant des mains pour se réchauffer. Les murs de la chambre principale étaient ornés de quelques tableaux et gra-
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