Gouska se mit de la partie, son arkan à la main ; courbant la tête sur le cou de son cheval et saisissant l’instant favorable, il lui jeta du premier coup son arkan à la gorge. Le colonel devint tout rouge, et saisit la corde des deux mains, en s’efforçant de la rompre. Mais déjà un coup puissant lui avait enfoncé dans sa large poitrine la lame meurtrière. Gouska, toutefois, n’aura pas longtemps à se réjouir. Les Cosaques se retournaient à peine que déjà Gouska était soulevé sur quatre piques. Le pauvre ataman n’eut que le temps de dire :
— Périssent tous les ennemis, et que la terre russe se réjouisse dans la gloire pendant des siècles éternels !
Et il exhala le dernier soupir. Les Cosaques tournèrent la tête, et déjà, d’un côté, le Cosaque Métélitza faisait fête aux Polonais en assommant tantôt l’un, tantôt l’autre, et, d’un autre côté, l’ataman Névilitchki s’élançait à la tête des siens. Près d’un carré de chariots, Zakroutigouba retourne l’ennemi comme du foin, et le repousse, tandis que, devant un carré plus éloigné, le troisième Pisarenko a refoulé une troupe entière de Polonais, et près du troisième carré, les combattants se sont saisis à bras-le-corps, et luttent sur les chariots mêmes.
— Dites-moi, seigneurs, s’écria l’ataman Tarass, en