Page:Gogol - Tarass Boulba, Hachette, 1882.djvu/181

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— Malheur ! ataman. Les Polonais se sont fortifiés, il leur est venu un renfort de troupes fraîches.

Golokopitenko n’a pas achevé que Vovtousenko accourt :

— Malheur ! ataman. Encore une force nouvelle qui fend sur nous.

Vovtousenko n’a pas achevé que Pisarenko arrive en courant, mais sans cheval :

— Où es-tu, père ? les Cosaques te cherchent. Déjà l’ataman de kourèn Névilitchki est tué ; Zadorojny est tué ; Tchérévitchenko est tué ; mais les Cosaques tiennent encore ; ils ne veulent pas mourir, sans t’avoir vu une dernière fois dans les yeux ; ils veulent que tu les regardes à l’heure de la mort.

— À cheval, Ostap ! dit Tarass.

Et il se hâta pour trouver encore debout les Cosaques, pour savourer leur vue une dernière fois, et pour qu’ils pussent regarder leur ataman avant de mourir. Mais il n’était pas sorti du bois avec les siens, que les forces ennemies avaient cerné le bois de tous côtés, et que partout, à travers les arbres, se montraient des cavaliers armés de sabres et de lances.

— Ostap ! Ostap ! tiens Ferme, s’écria Tarass.

Et lui-même, tirant son sabre, se mit à écharper les premiers qui lui tombèrent sous la main. Déjà six polonais