Page:Gogol - Tarass Boulba, Hachette, 1882.djvu/182

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se sont à la fois rués sur Ostap ; mais il paraît qu’ils ont mal choisi le moment. À l’un, la tête a sauté des épaules ; l’autre a fait la culbute en arrière ; le troisième reçoit un coup de lance dans les côtes ; le quatrième, plus audacieux, a évité la balle d’Ostap en baissant la tête, et la balle brûlante a frappé le cou de son cheval qui, furieux, se cabre, roule à terre, et écrase sous lui son cavalier.

— Bien, fils, bien, Ostap ! criait Tarass ; voici que je viens à toi.

Lui-même repoussait les assaillants. Tarass multiplie son sabre ; il distribue des cadeaux sur la tête de l’un et sur celle de l’autre ; et, regardant toujours Ostap, il le voit luttant corps à corps avec huit ennemis à la fois.

— Ostap ! Ostap ! tiens ferme.

Mais, déjà, Ostap a le dessous ; déjà, on lui a jeté un arkan autour de la gorge ; déjà on saisit, déjà on garrotte Ostap.

— Aïe ! Ostap, Ostap ! criait Tarass en s’ouvrant un passage vers lui, et en hachant comme du chou tout ce qui les séparait ; aïe ! Ostap, Ostap !…

Mais, en ce moment, il fut frappé comme d’une lourde pierre ; tout tournoya devant ses yeux. Un instant brillèrent, mêlées dans son regard, des lances, la fumée du canon, les étincelles de la mousqueterie et les branches d’arbres avec leurs feuilles. Il