Aller au contenu

Page:Gogol Chirol - Contes et nouvelles.djvu/102

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de marteau, et aussi les artères… tellement ce rire causa en lui d’épouvante.

Le cavalier l’empoigna d’une main terrible et l’enleva en l’air. En un clin d’œil, le sorcier fut mort, et, après sa mort, ouvrit les yeux ; mais c’était maintenant un cadavre, et il regardait comme un cadavre. Jamais vivant ni baptisé n’eurent un tel regard. Il tourna de tous côtés ses yeux privés de vie, et aperçut des morts s’élever de Kiev, du pays de Galitch, des Karpathes, tous semblables à lui comme deux gouttes d’eau.

Blêmes, blêmes, le dernier toujours plus grand que les précédents, toujours plus osseux, ils se rangèrent autour du cavalier, tenant dans la main sa proie vivante.

Le chevalier rit encore une fois, et la jeta dans l’abîme. Et tous les morts s’élancèrent derrière elle, la saisirent et y enfoncèrent leurs dents. Mais le dernier, plus grand et plus effrayant que les autres, voulut sauter également de terre, mais ne put pas, n’en ayant plus la force : alors, le colosse s’enfonça en terre. Et si jamais il se soulevait, il culbuterait les Carpathes, la province de Sedmigradski et le sol turc.