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Page:Gogol Chirol - Contes et nouvelles.djvu/153

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affaire est un filou de coiffeur de la rue Vosnecenski, qui se trouve maintenant au violon. Depuis longtemps je le soupçonnais d’ivrognerie et de vol, et il y a encore trois jours il a enlevé dans une boutique une carte de boutons. Votre nez est absolument intact.

En disant ces mots, l’agent fouilla dans sa poche et en retira le nez, enveloppé dans un morceau de papier.

― Oui, c’est bien lui ! s’écria Kovalev ; c’est absolument lui ! Acceptez de prendre aujourd’hui avec moi une tasse de thé.

― Je vous suis très reconnaissant pour votre extrême amabilité, mais cela m’est impossible ; je dois me rendre d’ici dans une maison de correction… Il s’est produit une bien grande cherté de vivres ces derniers temps… J’ai chez moi ma belle-mère, la mère de ma femme, et des enfants… Mon aîné donne particulièrement de grandes espérances, c’est un garçon très intelligent ; mais les moyens me manquent complètement pour son éducation.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

L’assesseur de collège, après le départ de l’agent, resta quelques minutes dans une situation