veille la kozatchka[1] et réussi à faire rire la foule qui l’entourait ; mais quand l’essaoul saisit les icônes, soudain toute la figure du Kosak changea : le nez s’allongea et s’inclina de côté, les yeux qui étaient bruns devinrent verts et sursautèrent, le menton trembla et s’amincit en pointe comme une lance, de la bouche sortit une dent, derrière la tête se leva une bosse, et au lieu du Kosak, on vit — un vieillard.
— C’est lui, le voilà ! criait-on dans la foule, en se pressant l’un contre l’autre.
— Le sorcier apparaît de nouveau ! — criaient les mères, en saisissant leurs enfants par la main.
Majestueusement, l’essaoul s’avança vers lui et lui dit d’une voix de tonnerre, en approchant de lui les icônes : « Disparais, image de Satan ! il n’y a pas de place ici pour toi ! » Et, sifflant et claquant des dents comme un loup, le vieillard fantastique disparut.
Les bruits et les discours allaient, allaient, parmi le peuple, et grondaient comme la mer, pendant un orage.
- ↑ Danse nationale des Kosaks.