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Page:Gogol Chirol - Contes et nouvelles.djvu/243

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mère était venue du hameau et avait apporté un pot plein de galouchki chauds. Non, pas de grand-père ! Nous commençâmes à souper tout seuls. Après le repas, la mère lava le pot et chercha des yeux où elle pourrait jeter la rinçure, car tout alentour étaient des couches de melons ; en regardant ainsi, elle vit juste en face d’elle une marmite. Le ciel était déjà sombre. Elle pensa qu’un garçon, pour faire une niche, l’avait cachée par derrière et la poussa.

— Voilà juste ce qu’il me faut pour y jeter ma rinçure ! dit-elle ; et elle y versa la rinçure chaude.

— Aïe ! cria une voix de basse. — On regarda : c’était le grand-père. Qui s’en serait douté ? « Ma foi, pensâmes-nous, il va être furieux ! » Je l’avoue, quoique ce fût un peu coupable, pourtant, on se mit à rire, quand la tête blanche de mon grand-père apparut toute trempée de rinçures et couverte d’écorces de melons et de pastèques.

— Voyez ! cette femme du diable ! cria-t-il en s’essuyant la tête d’un pan de son vêtement ; comme elle m’a échaudé ! ainsi qu’un porc avant la Noël ! Allons, garçons, vous ne mangerez plus