Aller au contenu

Page:Gogol Chirol - Contes et nouvelles.djvu/244

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

maintenant que des boubliki[1]. Vous irez, fils de chiens, en caftans dorés ! Regardez donc, regardez là, ce que je vous apporte ! Et il ouvrit la marmite.

Que pensez-vous qu’il y eût dedans ? Allons, dites un peu, après avoir bien réfléchi ; donc ? de l’or ? Et justement ce n’était pas de l’or, mais des ordures, des saletés, et des choses qu’on a honte de nommer.

Mon grand-père cracha[2], jeta la marmite, et se lava ensuite les mains. Depuis ce temps, il fit, ainsi que nous, le serment de ne plus jamais écouter le diable.

― Et n’y songez pas ! nous disait-il parfois, tout ce que dit l’ennemi de Notre-Seigneur le Christ, tout cela est mensonge ; le fils de chien ! il n’y a pas en lui pour un kopek[3] de vérité !

Et parfois, quand le vieillard apercevait quelque chose d’insolite à la même place :

― Eh ! Allons ! compagnons, signez-vous ! nous

  1. Gâteaux
  2. Cracher est un signe de mépris, en Russie. Les Russes usent beaucoup de ce geste
  3. Pièce de monnaie de cuivre valant 0 fr. 025 ; c’est la centième partie du rouble.