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Page:Gogol Chirol - Contes et nouvelles.djvu/80

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XI

— Calme-toi, ma sœur chérie ! disait le vieil essaoul Gorobietz ; les songes disent rarement la vérité.

— Couche-toi un moment ! disait sa jeune bru ; je ferai venir une vieille sorcière, contre qui nulle force ne peut résister : elle t’enlèvera ton trouble.

— Ne crains rien ! disait son fils, en tourmentant son sabre, personne ne te touchera.

D’un air sombre, les yeux troubles, Katerina les regarda et ne trouva rien à dire.

— Moi-même j’ai préparé ma ruine, en le laissant s’enfuir ! répondit-elle enfin. Je n’aurai plus de repos. Voilà déjà dix jours que je suis avec vous à Kiev et ni mon chagrin, ni mes larmes n’ont cessé.