d’argent, et du gamane[1] à briquet, étendit vers lui ses menottes et se mit à rire.
— Il tient de son père ! dit le vieil essaoul, en détachant la pipe et en la lui donnant ; il n’est pas encore sorti du berceau, et il pense déjà à fumer une pipe !
Katerina soupira doucement et se mit à balancer le berceau. Ils convinrent de passer la nuit ensemble, et, sans plus tarder, tous s’endormirent ; Katerina s’assoupit également.
Dans la cour et dans l’habitation, tout était tranquille ; seuls veillaient les Kosaks montant la garde. Soudain Katerina, poussant un cri, se réveilla et tous en sursaut avec elle. « Il est mort ! il est tué ! » s’écria-t-elle ; et elle se précipita vers le berceau…
Tous entourèrent le berceau, et restèrent pétrifiés de terreur, en voyant qu’il ne contenait plus qu’un enfant mort.
Et aucun d’eux ne pouvait émettre une parole, hébétés devant ce crime inouï.
- ↑ Sorte de petit portefeuille, où l’on range le briquet, le silex, l’amadou, le tabac, et parfois aussi l’argent.