― J’ai un collier, jeunes gens ! dit-elle, enfin, en s’arrêtant, et vous n’en avez pas ! Où est mon mari ? s’écria-t-elle tout à coup, en tirant de sa ceinture un poignard turc. Oh ! ce n’est pas un couteau comme il en faut un.
Et ensuite, des larmes, et de l’anxiété, apparurent sur son visage.
― Le cœur de mon père est loin : il ne l’atteint pas. Son cœur est fait de fer ; une viedma le lui a forgé dans le feu de l’enfer. Pourquoi mon père ne vient-il pas ? Ne sait-il pas que l’heure est venue de sa mort ? Je vois qu’il veut que j’y aille moi-même…
Et, sans achever, elle se mit à rire d’une manière effrayante.
― Il m’est venu à l’esprit une histoire plaisante : je me suis souvenue comment on avait enterré mon mari. Savez-vous qu’on l’a enterré vivant… Quel éclat de rire s’est emparé de moi !… Écoutez, écoutez !
Et, au lieu de parler, elle se mit à entonner une chanson, à mélanger des airs joyeux et tristes accompagnés de paroles incohérentes…
Voilà déjà trois jours qu’elle vit dans sa maison,