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Page:Gogol Chirol - Contes et nouvelles.djvu/89

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Tu veux, baba, faire la jeune ? Cela n’est pas difficile : il suffit de danser. Regarde, comme je danse…

Et, au milieu de ces paroles incohérentes, Katerina se mit à danser, regardant d’un air hagard de tous les côtés, et s’appuyant les mains sur les hanches.

Elle trépigna des pieds, en poussant des cris ; les ferrures d’argent résonnèrent sans mesure ni cadence. Sur son cou blanc s’agitaient les boucles noires non tressées. Comme un oiseau, sans s’arrêter, elle volait, frappant les mains et hochant la tête, et, semblait-il, elle allait, ses forces diminuant, s’écrouler sur le sol, ou bien perdre connaissance.

La vieille bonne se tenait là, triste, et ses rides profondes étaient pleines de larmes ; une douleur profonde pesait sur le cœur des fidèles garçons, contemplant leur pania. Elle s’affaiblissait complètement, et ne frappait plus que paresseusement les pieds au même endroit, croyant danser la gorlitza[1].

  1. Sorte de danse.