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Page:Gogol Chirol - Contes et nouvelles.djvu/95

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vieilles gens, parmi lesquels il y en a de tels, que la neige y dure des siècles, et que les nuages les environnent et les obscurcissent.

Un nouveau prodige éclata à ce moment : les nuages quittèrent le mont le plus élevé, et sur le faîte on put apercevoir un homme à cheval, en costume de chevalier, les yeux fermés, et aussi visible que s’il s’était tenu dans le voisinage.

Alors, parmi le peuple qui s’étonnait et s’effrayait, un homme sauta à cheval, et, regardant vivement de tous côtés comme pour chercher des yeux si quelqu’un ne le poursuivait pas, hâtivement, éperonna sa monture. C’était le sorcier. De quoi s’effrayait-il ainsi ? Ayant contemplé avec effroi le prodigieux chevalier, il avait reconnu en lui la même figure qui, sans être évoquée, lui était apparue, pendant qu’il faisait des sortilèges. Lui-même ne pouvait comprendre pourquoi tout s’était bouleversé en lui à cette vue, et regardant timidement, il galopait à cheval, tandis que le soir n’était pas encore arrivé et que les étoiles ne paraissaient pas encore. Il retournait chez lui, sans doute, pour y interroger la force impure sur la signification d’un tel prodige.