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Page:Gogol Chirol - Contes et nouvelles.djvu/96

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Il voulut faire sauter son cheval par-dessus une étroite rivière, qui s’étendait comme un bras en travers du chemin, quand soudain le coursier s’arrêta net, tourna vers lui son mufle, et — prodige ! — se mit à rire. Les dents blanches brillèrent étrangement en deux rangées, dans l’obscurité. Le sorcier sentit ses cheveux se dresser sur sa tête. Il cria d’une voix perçante, et pleura, comme en délire, puis il lança son cheval droit sur Kiev.

Et, terrifié, il vit que tout le poursuivait de tous côtés pour le saisir : les arbres, l’entourant de leurs sombres bosquets, hochant leurs barbes noires, comme des êtres vivants, et étendant leurs longues branches, s’efforçaient de l’étouffer ; les étoiles semblaient courir devant lui, montrant à tous le criminel ; et la route elle-même paraissait s’élancer sur ses traces.

Le sorcier fuyait, épouvanté, vers Kiev, pour y chercher un refuge dans les saints lieux.