Page:Gogol HalperineKaminsky - Veillees de l Ukraine.djvu/120

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père, un valet de ferme et une servante et une demi-douzaine d’enfants. La belle-mère avait versé des galouchki de l’énorme marmite dans un plat pour qu’elles ne fussent pas aussi chaudes. Ce travail terminé, tous avaient grand faim et ne voulaient pas attendre qu’elles se refroidissent. En les piquant avec de longues aiguilles de bois, ils se mirent à manger. Soudain, survint on ne sait d’où, un homme (Dieu sait qui il était), demandant à ce qu’on lui fit place. Comment ne pas donner à manger à un homme affamé ! On lui donne aussi une aiguille ; mais l’hôte engloutissait les galouchki comme une vache le foin. Avant que les autres aient avalé une galouchka et ne soient mis en mesure d’en prendre une seconde, le fond du plat était aussi net qu’une dalle d’église. La belle-mère le remplit de nouveau. Elle pensait qu’ayant déjà apaisé sa faim, l’inconnu procéderait moins vite. Pas du tout, il n’en dévora que plus fort et il vida le second plat. « Puisses-tu étouffer de ces galouchki ! pensa la belle-mère affamée. Lorsque tout à coup, il avala de travers ; il tomba. On s’empressa autour de