Page:Gogol HalperineKaminsky - Veillees de l Ukraine.djvu/177

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comme une gerbe, il tomba par terre. Un sommeil de mort l’envahit aussitôt.

Deux jours et deux nuits, Petrus dormit sans se réveiller ; en revenant à lui, le troisième jour, il examina longtemps les coins de sa chambre ; mais en vain il s’efforçait de rassembler ses souvenirs. Sa mémoire était comme la poche d’un vieil avare, de laquelle on ne peut pas même retirer un demi kopek. En s’étirant un peu, il entendit résonner quelque chose à ses pieds. Il regarda et vit deux sacs pleins d’or. Alors seulement il se rappela d’une manière vague qu’il cherchait un trésor et qu’il avait eu peur tout seul dans la forêt… Mais à quel prix, comment avait-il pu se procurer ce trésor ? cela, il ne pouvait le comprendre d’aucune façon.

Quand Korge vit les sacs, il s’attendrit ; ce fut : « Hé ! Pétrus, par ci, Hé ! Pétrus par là. Voyez-vous ce noiraud ! est-ce que je ne l’aimais pas ? N’était-il pas ici chez moi comme mon propre fils ? »

Et le vieux raifort se mit à tant lui en conter, à tant lui en chanter, que le jeune homme en fut touché jusqu’aux larmes.