Page:Gogol HalperineKaminsky - Veillees de l Ukraine.djvu/201

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comme des chats, l’un recroquevillé, l’autre étalé. Le cabaretier seul, devant son lampion, faisait des entailles sur un bâton pour marquer combien de mesures avaient vidées les têtes de Tchoumaks.

Mon grand-père, après avoir commandé le tiers d’un seau d’eau-de-vie pour trois, se rendit dans le hangar où lui et ses compagnons s’étendirent l’un à côté de l’autre. Il n’avait pas encore eu le temps de se retourner qu’il s’aperçut que ses pays dormaient déjà d’un sommeil de plomb. Réveillant le troisième Cosaque qui s’était joint à eux, pendant la route, mon grand-père lui rappela la promesse donnée au compagnon. Celui-ci se souleva, se frotta les yeux et s’endormit de nouveau. Que faire ! sinon se résigner à monter la garde tout seul.

Pour chasser le sommeil, mon grand-père alla examiner toutes les charrettes, s’assurer de ce que faisaient les chevaux, alluma sa pipe, revint et s’assit de nouveau auprès de ses compagnons. Tout était calme au point qu’on aurait pu entendre le vol d’une mouche. Voilà que tout à coup, il voit quelque chose de