Page:Gogol HalperineKaminsky - Veillees de l Ukraine.djvu/206

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la foudre ; prends ce chemin, et marche, marche, marche… Les buissons épineux t’écorcheront ; des fourrés épais de noisetiers te barreront la route — toi, marche toujours, et quand tu arriveras près d’un petit ruisseau, ce sera alors seulement que tu pourras t’arrêter, et tu verras ce que tu veux. N’oublie pas non plus de mettre dans tes poches la chose pour laquelle elles sont faites… Tu comprends, diable ou homme, tout le monde l’aime…

Après avoir ainsi parlé, le cabaretier se retira dans sa chambre et ne voulut plus ajouter un seul mot.

Mon défunt grand-père n’était pas un poltron. S’il lui arrivait de rencontrer un loup, il le saisissait par la queue ; quand de ses poings, il se frayait un chemin parmi les Cosaques, tous tombaient autour de lui comme des poires. Cependant un frisson lui courut dans le dos quand il entra par une nuit aussi noire dans la forêt. Pas une étoile au ciel. Il faisait sombre et désert autant que dans une cave. On n’entendait que là haut, là-haut au dessus de la tête, le vent froid qui se prome-