Page:Gogol HalperineKaminsky - Veillees de l Ukraine.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tent pas la nuit, mais pour te faire plaisir ainsi qu’aux braves amis qui m’ont l’air d’y tenir autant que toi, soit… Écoutez.

Il se gratta l’épaule, s’essuya la bouche avec le pan de son cafetan, appuya la main sur la table et commença :

— Une fois, pour quel crime, c’est ce que j’ignore, tout ce que je sais c’est qu’un diable fut chassé de l’enfer.

— Comment cela, compère, interrompit Tcherevik, est-il possible qu’on chasse un diable de l’enfer ?

— Qu’y pourrais-je, compère ? On l’a chassé et voilà tout, comme un moujik chasse un chien de sa khata. Peut-être s’était-il avisé de commettre quelque bonne action, et, alors, on lui a montré la porte. Or, ce pauvre diable s’ennuyait hors de l’enfer, mais s’ennuyait à se pendre. Que faire ? Il se mit alors à boire de désespoir, Il se nicha dans ce même hangar que tu as vu en ruines près de la montagne, et auprès duquel aucun honnête homme ne peut plus désormais passer, sans être préalablement armé du signe de croix. Et ce diable est un homme d’un dissolu à rendre des points