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CHANSON ARABE



Les yeux noyés de rêve et de mélancolie
Et presqu’indifférente à sa propre chanson,
Elle chantait, pensive, et sa jeune raison
Semblait toute exilée au bord de la folie.

Alors je l’ai baisée aux lèvres, j’ai pressé
Les coins de cette bouche adorable, occupée
À son ardente, obscure et triste mélopée
Où gémissait sans doute un souvenir blessé.