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Page:Gojon - Le Jardin des dieux.djvu/138

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Ainsi j’irai vers vous, jardins insidieux,
Nu, chaussé seulement des socques de la Mort
Et portant à mon front qu’il agrafe et qu’il mord
L’épervier familier des reines et des dieux.

Et peut-être, au-dessus de mes mains occupées
À lever ce miroir où les siècles s’absorbent,
Verrai-je, bleus ficus, dragonniers d’or, euphorbes,
Au fond du bronze obscur frémir Cassiopée,

Et fidèle, à mon cri, paraître, tout à coup,
Au haut des escaliers qui plongent dans la mer
La princesse serrant contre son ventre clair
La tête du serpent qu’elle porte à son cou.