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Ô RIVAGE ARGENTÉ



Ô rivage argenté, mer bleue et murmurante,
Oliviers rebroussés au vent chargé de sel,
Golfes harmonieux où la mouette errante,
Seule, émeut de ses cris un silence éternel !

Elle trouble l’azur de son appel sauvage
Qui domine un moment le chant d’un roseau peint
Et le vent devant moi glisse jusqu’au rivage
Le feutrage doré des aiguilles de pin.

Et là-bas, au soleil léger qui les galonne
Et dans le vent qui vient les mordre et les brunir,
Près du cirque désert, un couple de colonnes
Semble échanger tout bas quelque grand souvenir.