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LES COLONNES



Irrespirable vent, solitude embrasée…
Là-bas, monte l’appel désespéré d’un treuil,
          Comme si le cri de l’orgueil
Persistait à travers tant de grandeur brisée !

Une fraîche statue à la clarté surgie
Semble sourire encore à l’azur retrouvé :
Oh ! cette aisselle bleue et ce beau bras levé…
Est-ce du sang des dieux que la terre est rougie ?

Le vent du Sud, le vent venu des gorges rudes
Et du désert perdu sous les sables brûlants,
          Le vent, d’un inlassable élan,
Remplit d’un bruit de mer l’immense solitude.