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Page:Gojon - Le Jardin des dieux.djvu/229

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SOLITUDE



J’ai crié dans le vent des herbes murmurantes,
En plein forum, le nom des dieux et des césars,
          Que surgit-il ?… une tarente,
          Qu’ai-je fait sortir ?… un lézard !

J’ai crié par dessus ces herbes recourbées
Vers ton ombre géante et seule, ô Scipion !
          Qu’apparaît-il ?… un scarabée,
          Que vois-je venir ?… un scorpion.

Ô Timgad, morne cirque où, seul, le vent s’entête,
Où les marbres brisés jaunissent au soleil,
Au milieu des pavots velus comme des bêtes,
Rien ne rompt désormais ton éternel sommeil !