Page:Gojon - Le Jardin des dieux.djvu/53

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— Ô beaux jardins, sous l’or des constellations,
Qui lancez à travers les grenades mûries
Ce vent léger qui passe au-dessus des prisons
Et meurt, lourd de parfums, sur la léproserie,

C’est vous, jardins royaux, que je retrouve enfin,
Parterres où le dey, souvent, lâchait sa canne
Pour caresser l’orange ou cueillir le jasmin
À l’heure où se gonflaient de lune les bananes.

Et je songe aux longs soirs pareils à celui-ci
Où, devant le mousquet des rouges janissaires,
S’avançant à travers son jardin obscurci
Suivi du général de toutes ses galères,