Page:Gojon - Le Jardin des dieux.djvu/64

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Je gravis un escalier bleu,
Je traverse une cour qu’embrase
D’un enchantement merveilleux
Le trapèze ardent de Pégase.

J’entends les crapauds, ces lourdauds
Assis sur les margelles claires,
Railler la danse des jets d’eau
Et la grâce des capillaires.

Oh ! dites, que vous me manquiez,
Palmes que l’air marin balance,
Fruits de neige des aréquiers,
Constellations et silence !

Voici les abîmes d’azur
D’où, ma jeunesse, nous surgîmes ;
Le ciel toujours immense et pur
S’amollit autour des régimes.