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CHAPITRE XV.

La noirceur de M. Burchell découverte. Trop de sagesse est folie.

Cette soirée et une partie du lendemain se passèrent en vains efforts pour découvrir nos ennemis. Pas une famille, dans le voisinage, qui n’encourût nos soupçons, et chacun de nous avait de son opinion des motifs à lui bien connus. Dans cette perplexité, un de nos marmots, qui était allé jouer dehors, rapporta un portefeuille qu’il venait de trouver sur l’herbe. Tout de suite on le reconnut pour appartenir à M. Burchell ; on le lui avait vu. Visite faite, il contenait des notes sur divers objets ; mais ce qui attira surtout notre attention, ce fut un billet cacheté, avec ces mots : « Copie d’une lettre pour les deux dames, au château de Thornhill. » À l’instant même une idée nous frappa !… C’est lui qui nous a lâchement dénoncés ! Puis délibération si le billet ne serait point ouvert : moi, je fus contre ; mais Sophie, affirmant que de tous les hommes M. Burchell serait bien certainement le dernier à se rendre coupable d’une pareille infamie, insista pour la lecture ; le reste de la famille appuya cet avis, et, sur leurs unanimes instances, je lus ce qui suit :