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Page:Gomont - Anecdotes historiques et morales, 1851.pdf/17

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Thémistocle qui combattit aussi à Marathon, qui sauva la Grèce à Salamine[1] par sa valeur et sa sagesse, fut également banni et mourut en exil. Ses ennemis ne prouvèrent rien contre lui ; il leur suffit de l’accuser pour le faire condamner.

Cimon, fils de Miltiade, héritier des grandes qualités de son père, assure comme lui le triomphe d’Athènes contre les Perses, et place ses compatriotes à la tête des républiques de la Grèce ; mais il a le tort de ne point flatter le peuple comme le fait son rival Périclès. Et celui-ci auquel il porte ombrage, le fait chasser d’Athènes.

Thucydide, habile guerrier et célèbre historien, a le même tort que Cimon et éprouve le même sort.

Périclès, que nous avons nommé plus haut, trouva moyen de rester à la tête des affaires pendant quarante ans et de mourir à ce poste ; et cependant son ambition avait causé de grands maux aux Athéniens en les entraînant dans des guerres désastreuses ; de plus, il avait de brillantes qualités faites pour exciter l’envie. Comment donc arriva-t-il à éviter la

  1. La bataille de Salamine se livra sur mer, et contre Xercès, successeur de Darius, quatre cent quatre-vingts ans avant Jésus-Christ.