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Page:Gomont - Anecdotes historiques et morales, 1851.pdf/18

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commune destinée des hommes de talent ? En employant son éloquence divine à aduler le peuple, et en dépensant en fêtes publiques les contributions que les alliés devaient fournir pour l’entretien de la marine commune de la Grèce.

La république d’Athènes avait seulement cent cinquante années d’existence, et, grâce à l’esprit turbulent et mobile de son peuple, à son engouement pour des orateurs qui exploitaient sans relâche son amour de la nouveauté et de la flatterie, cette république avait perdu sa dignité nationale, son premier rang entre les villes grecques, gaspillé son argent et ses hommes dans des guerres inutiles. Cependant, dans une contrée située en dehors de la Grèce, grandissait un peuple rude et grossier que les Grecs, si policés, mettaient au nombre des barbares. Ce peuple était discipliné, agissait plutôt qu’il ne parlait, et savait obéir à ses chefs. Un d’entre eux, politique, fourbe et opiniâtre, se mêla aux affaires de la Grèce, et menaça la liberté commune. Athènes voulait toujours la guerre contre Philippe[1], ainsi se nom-

  1. Philippe fut le père d’Alexandre-le-Grand. Personne n’ignore le nom de ce dernier qui détruisit l’empire des Perses et subjugua presque toute l’Asie.