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Page:Gomot - Histoire de l’abbaye royale de Mozat, 1872.djvu/10

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viii
INTRODUCTION.

rien ! La règle, c’est la loi, c’est le plaisir, c’est le devoir !…

Vous les verrez, ces moines, réalisant dans la paix du cloître, en plein moyen âge, l’idéal que les sociétés modernes poursuivent sans cesse, et que les utopistes les plus avancés osent à peine entrevoir dans leurs rêves. C’est chez eux, chez eux seuls, que se rencontrent la fraternité affectueuse, sincère, charitable, l’abnégation absolue, le dévouement sans limite à la famille choisie, le sacrifice complet de tout ce qui ne se rattache pas aux intérêts, à la gloire du monastère. Vous les verrez, l’âme toujours sereine, ne pas se lasser de construire et de reconstruire encore ces cloîtres, ces cellules, ces tours, ces fortifications et cette église, que les impitoyables routiers, que les religionnaires plus impitoyables, attaquent, démolissent, pillent et ravagent sans trève ni merci.

Vous les verrez, ces laborieux Bénédictins, confiants dans la Providence, traverser tous les temps mauvais, agrandir et orner leur abbaye, étendre leurs domaines, fonder des prieurés, s’unir par les liens de prières communes, s’associer