Aller au contenu

Page:Gomot - Histoire de l’abbaye royale de Mozat, 1872.djvu/12

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
x
INTRODUCTION.

dans les conditions les plus favorables, les destinées auxquelles il aspire ! Quelle liberté violente, imposée, est pour les humbles de cœur, pour les ouvriers de l’âme, pour les modestes et les faibles, préférable à cette servitude choisie, volontaire, que tempère la sagesse, que charme l’affection, que purifient le travail et la foi !

Est-ce à dire qu’en prenant l’habit monastique l’homme se dépouillât de tous ses sentiments mondains et que ses passions, plus refroidies qu’éteintes, ne le suivissent pas par-delà le seuil sacré malgré ses vœux et ses serments ? Non, sans doute. L’humanité porte partout les infirmités de sa nature ; le couvent avait aussi ses ambitieux et ses jaloux. Pour obtenir un prieuré, pour atteindre à une crosse abbatiale, souvent de sourdes intrigues troublèrent la solitude du cloître et pénétrèrent dans les plus humbles cellules. L’élection conférait les dignités, mais le suffrage n’était pas toujours le prix de la vertu. Tantôt, une famille puissante de la contrée échangea sa protection et ses libéralités contre le choix d’un de ses membres ; tantôt, un caractère