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Page:Gomot - Histoire de l’abbaye royale de Mozat, 1872.djvu/14

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xii
INTRODUCTION.

plein d’ardeur pour les choses divines, il a nuit et jour en présence sa fin qu’il croit prochaine ; le onzième siècle, répétait-on sans cesse, devait clore les destinées humaines et voir s’ouvrir les grandes assises du jugement dernier.

Mais quand cette croyance universelle fut reconnue mensongère, les esprits, courbés sous la superstition, se relevèrent. On se prit à reconstruire avec ardeur les églises et les couvents. On eut moins de frayeur de la mort ; une vie nouvelle sembla s’ouvrir, et on se préoccupa d’assurer à ces nouvelles destinées de matérielles jouissances. C’est pourquoi l’on vit peu à peu le relâchement, l’indiscipline pénétrer dans les monastères et s’y maintenir. Le retour des pélerinages et des combats en terre sainte introduisit insensiblement dans ces maisons des mœurs à la fois militaires et monacales, des habitudes nouvelles réprouvées par les anciens, proscrites avec sévérité par les papes et par les conciles. Mais les innovations périlleuses ne tardèrent pas à se répandre. L’esprit qui poussait au cloître cédait à d’autres aspirations que jadis, et pour ne pas être dépourvu de certaines conditions de