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Page:Gomot - Histoire de l’abbaye royale de Mozat, 1872.djvu/15

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xiii
INTRODUCTION.

croyance religieuse et d’amour du devoir, il ne portait plus en lui ce complet désintéressement, cette évangélique pureté des cénobites des premiers siècles. Alors, la résistance se trouva engagée plus vive, plus persistante, plus continue. On n’entendait parler que de réformes imposées, d’admonitions ecclésiastiques, de bulles de censure, d’excommunications, d’anathèmes lancés du haut du siège apostolique. Certaines abbayes indociles étaient soumises à l’interdit, quelques-unes étaient placées sous la juridiction d’autres abbayes restées fidèles ; il en est qu’on réduisit à l’état de simples prieurés, quelquefois même qu’on dut complètement supprimer.

Quand la monarchie, victorieuse de la féodalité, eut dominé tous les éléments de la puissance nationale, les abbayes et leurs richesses séculaires ne tardèrent pas à passer en des mains étrangères ; le droit d’élection fut ravi aux moines, et cette première spoliation décida de leur sort. Leurs domaines ne leur appartenaient plus, ils ne s’appartenaient plus eux-mêmes, n’ayant plus ni franchises, ni libertés. On leur imposait leurs dignitaires, leur abbé, le maître commendataire