Aller au contenu

Page:Gomot - Histoire de l’abbaye royale de Mozat, 1872.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
43
L’ABBAYE DE MOZAT.

Après s’être assuré un allié puissant en reconnaissant la suzeraineté du comte de Poitiers, il se mit de nouveau en lutte contre l’église. Louis-le-Gros revint en Auvergne en 1131 pour écraser les rebelles ; ceux-ci furent tellement effrayés des dispositions formidables du roi de France, qu’ils s’empressèrent de déposer les armes et de faire pleine et entière soumission.

La crosse abbatiale de Mozat était alors entre les mains d’Eustache II. Cet ahbé, comme nous l’avons dit plus haut, appartenait à la famille de Montboissier, l’une des plus nobles et des plus anciennes de l’Auvergne ; il était frère de l’illustre abbé de Cluny, Pierre-le-Vénérable. Fort de l’autorité que lui donnaient sa naissance et le patronage d’un frère placé à la tête de l’abbaye suzeraine, il se présenta devant le roi et réclama les réparations qui étaient dues à son monastère. Ce monarque l’accueillit avec distinction, approuva sa demande et contraignit le comte Guillaume à délaisser à l’abbé de Mozat la moitié des leydes qu’il percevait en la ville de Riom. Dans la charte de concession donnée quelques années plus tard, le comte confesse ses torts et exprime son repentir pour les malheurs qu’il a fait subir à l’abbaye : « Pro injuriis quas monasterio Mauziacensi, injuriose intuli[1][2]. »

Le R. P. F. Thomas d’Aquin, grand définiteur de la province d’Aquitaine, raconte dans son histoire de saint Calmin une légende qui trouve ici naturellement sa place.

Après avoir parlé de la construction du monastère et de la mort de son fondateur, il explique que le corps de

  1. Note Wikisource : « Pour les dommages que j’ai injustement infligés au monastère de Mozat ».
  2. Voir l’Appendice, note 6.