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Page:Gomot - Histoire de l’abbaye royale de Mozat, 1872.djvu/55

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L’ABBAYE DE MOZAT.

Quelques années suffirent à Mozat pour réparer les désastres du comte Guy. L’enceinte fortifiée fut rebâtie, l’église restaurée, le cloître refait en entier. Aymeric de Mercœur, qui avait succédé à Géronte de La Tour, gouverna l’abbaye de 1217 à 1243 et la dota de grands biens. L’influence de cet abbé était considérable, et son nom se trouve souvent cité dans l’histoire d’Auvergne. Il défendit avec succès les propriétés de son couvent contre les envahissements de Guillaume X, comte d’Auvergne, et fut pris comme médiateur dans plusieurs différends. Il mourut en 1243, et Pierre IV de Chazelas lui succéda dans sa dignité.

Sous l’administration de ces derniers abbés, Mozat parvint à l’apogée de sa prospérité. Pendant cette période, en effet, le couvent renfermait plus de cinquante religieux profès, sans compter les oblats, les novices, les convers et tous les gens attachés au service extérieur ou à celui de l’école. Jamais ses possessions territoriales, ses redevances de diverses natures, les églises, les chapelles relevant de sa juridiction ecclésiastique ne furent plus nombreuses ; jamais aussi le livre des donations et des hommages ne fut mieux rempli qu’en ce temps. Si le départ des croisés pour la Terre-Sainte peut être réellement considéré comme une des causes de cette recrudescence de générosité pieuse, il serait injuste de ne pas en attribuer une grande part au zèle et à la piété des abbés qui valurent au monastère de Mozat la haute estime dont il jouissait à cette époque.

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