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Page:Gomot - Histoire de l’abbaye royale de Mozat, 1872.djvu/69

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L’ABBAYE DE MOZAT.

avoir atteint l’âge de seize ans accomplis. Sans doute plus d’une vocation fut contrainte, néanmoins les règles monastiques exigeaient des garanties sérieuses pour assurer la liberté du contractant. Dans les premiers siècles, on observait même à cet égard un formalisme singulier. On refusait à l’aspirant l’entrée du cloître ; il restait plusieurs jours sous le porche, frappant d’heure en heure et implorant. Lorsqu’il avait ainsi prouvé sa persévérance, on lui permettait de franchir le seuil, et il devait tout d’abord établir la légitimité de sa naissance, la bâtardise étant un empêchement à la profession monastique. — On le faisait ensuite visiter par le chirurgien ; était-il borgne, bossu, boiteux, affecté d’infirmités ou de maladies graves, il se voyait impitoyablement repousser. Le renoncement au monde n’était-il pas, en effet, sans mérite de la part de gens ainsi déshérités ? — Si, au contraire, sa santé lui permettait de remplir les devoirs du cloître, on le remettait aux mains du chantre qui s’assurait de son degré d’instruction, car nul n’était admis s’il ne savait lire et écrire et s’il ne parlait le latin barbare usité dans les couvents.

Ces formalités accomplies, le novice passait quelque temps dans l’hôtellerie ou logement des étrangers et était enfin reçu à l’intérieur du couvent, dans la maison des novices.

Là, il était placé sous l’autorité d’un moine expérimenté dont le devoir était de lui retracer constamment sous de sombres couleurs la difficulté de la règle, les