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Page:Gomot - Histoire de l’abbaye royale de Mozat, 1872.djvu/76

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L’ABBAYE DE MOZAT.

Les religieux faisaient deux repas, l’un à midi, l’autre à la dernière heure du jour. Ils les prenaient en commun ; seul, l’abbé avait une table séparée à laquelle il pouvait inviter les moines de passage dans le couvent.

Les mets étaient du pain en quantité déterminée, des herbes cuites, des légumes préparés à la graisse ou à l’huile ; le jeudi et le dimanche on servait du poisson. Le vendredi-saint, on ne mangeait que du pain et des herbes crues. Quant à la viande, elle était permise pendant quatre jours de l’année, aux fêtes de Noël et de Pâques. L’eau était la seule boisson usitée, cependant l’abbé pouvait exceptionnellement permettre l’usage du vin à ceux qui se livraient à des travaux pénibles.

Plus tard, la viande et le vin, en minimes quantités, furent tolérés par les abbés de Cluny ; en 1414, une bulle du Pape Jean XXIII autorisa d’une manière formelle la viande, les potages gras et les œufs.

Au XVIIe siècle, on ne s’était pas encore beaucoup relâché sur ce point. Les moines de Mozat n’avaient chacun qu’une demi-livre de viande au repas du jeudi et du dimanche ; on la prenait chez un maître-boucher de Riom, moyennant deux sols la livre. L’usage du vin était aussi sévèrement réglementé et cependant la récolte s’élevait à 2,800 pots par an (37,500 litres).

Si les aliments étaient simples, les lits ne l’étaient pas moins : une paillasse piquée, un drap de serge et une couverture, telle était la couche du Bénédictin. Les lits étaient placés dans un dortoir commun et les moines s’y