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Page:Gomot - Histoire de l’abbaye royale de Mozat, 1872.djvu/86

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L’ABBAYE DE MOZAT.

messe à laquelle chacun communiait, puis on promettait de choisir le plus digne, sans égard pour l’âge, sans considérations personnelles. Le prieur donnait lecture du chapitre de la règle bénédictine : de ordinando abbate[1] et on procédait à l’élection qui avait lieu soit par acclamation, communi voce[2], soit au scrutin secret. Le nouvel élu était alors conduit dans l’appartement du prieur où il séjournait en attendant la confirmation de Cluny et l’onction abbatiale.

Chaque élection, en effet, était d’abord soumise à l’approbation des supérieurs clunisois qui, dans certains cas, pour assurer le maintien de la régle et leur propre prépondérance, annulaient le choix des religieux et nommaient directement sans consulter d’une maniére formelle la communauté. Nous en avons vu des exemples pour les abbés Eustache de Guignes, Hugues de Semur aux XIe et XIIe siècles et Aymon de Vergy au XIIIe.

Lorsque la décision de Cluny était favorable, on procédait à la cérémonie de la consécration. D’ordinaire l’évéque de Clermont se rendait à Mozat pour recevoir le serment de l’abbé et lui remettre la crosse avec le livre de la règle.

Une lettre de 1165, écrite par le prieur de Mozat à Cluny pour l’élection du religieux destiné à remplacer Eustache de Montboissier nous donne d’intéressants détails tant sur le mode de l’élection que sur le droit de révision que les chefs de l’ordre se réservaient. En voici la traduction littérale :

  1. Note Wikisource : « de l’élection et de l’établissement de l’abbé », qui est le chapitre LXIV de la Règle de saint Benoît.
  2. Note Wikisource : « d’une même voix ».