Page:Goncourt, L'Italie d'hier, 1894.djvu/16

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d’articles pareils… c’était du pur charentonisme… La Ville et la Province se désabonnaient en masse… On aurait vraiment dit que nous voulions donner le coup de la mort à la tentative généreusement risquée par eux, en faveur d’un renouveau artiste de la littérature. »

Enfin, Aubryet nous faisait un tableau, si noir, si noir du préjudice causé à la Revue, par nos deux articles, que nous n’osions pas en demander le payement.

Au fond l’épouvante de notre prose, chez Aubryet, épouvante que nous retrouvions dans quelques articles de confrères, à cette première heure où l’on manque de la certitude en son œuvre, mettait en notre esprit, un trouble, un doute. Nous nous demandions, si nous ne nous trompions pas, si notre conception n’était pas d’une imagination trop déréglée, trop excentrique, trop extravagante, et ma foi, un beau jour, nous jetions dans la cheminée — sans en garder copie — tout ce qui n’avait pas paru de notre manuscrit, et reléguions, dans l’ombre d’un tiroir, le carnet italien à la fermeture de queue de rat.

Malgré tout, je gardais pour notre « Venise »