Page:Goncourt, L'Italie d'hier, 1894.djvu/161

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noir, avec rehauts de blanc sur papier jaune ; — de Fra Angelico da Fiesole, de petits dessins sur parchemin ou sur papier, des lavis très menus, accentués de timides coups de plume, où se retrouve toute la finesse des peintures du maître, en ces têtes à peine visibles comme de miniatures décolorées et perdues par le temps : — de Ghirlandajo, de grandes et savantes études de têtes à la pierre d’Italie, à peine frottée, à peine appuyée, avec d’insensibles rehauts de craie sur le papier roux, — de Pérugin, des dessins à la plume, sans maestria, des dessins de graveurs, ou des lavis désagréables à l’œil, avec leurs touches de rouge dans les têtes ; — de Luca della Robbia, un puissant dessin, à larges écrasis de plume, qui représente deux femmes, tenant des enfants nus contre leurs seins ; — de Fra Bartholomeo, une sanguine d’enfant Jésus, qui a l’agrément d’un dessin Watteau, et des croquis vigoureusement gâchés à la plume ; — d’Albert Durer, un magnifique dessin à la plume, représentant le Christ portant sa croix, signé 1520 ; — d’Holbein, un grand portrait d’un inconnu, avec dans la figure des touches de pinceau, jouant les tailles du burin, — du Tintoret, une Cène, lavée au bistre à grandes eaux, et rudement pochée de blanc, sur papier brun ; — du Parmesan, des dessins menant aux dessins de Lafosse et de Boucher ; — de Cellini, la grasse épure d’une salière très ornée.