dômes de plomb, aux tours crénelées, qui sont, dans ce
temps, — l’annonce d’une ville de la noblesse, — et que
traverse une cavalcade hennissante de chevaux, avant
pour brides des colliers d’or, et montés par des hommes
en turbans, balayant les chemins de la traînée de leurs
robes de soie, et suivie de chameaux, sur le dos desquels
jouent des singes : — l’ambassade de l’Orient à l’Occident.
Dans un autre tableau, Gentile da Fabriano est
encore le peintre du moyen âge fastueux, avec ses chevauchées,
ses pages, ses chiens, son luxe d’armes, son
bruit de guerre, son train de bataille, enfin avec la
pompe et l’ostentation d’un Camp du drap d’or, amené
à la Crèche de l’enfant divin.
Fra giovanni da fiesole, dit l'Angelico. — De ce peintre tout particulier, tout personnel, qui n’a ni maître, ni élève, et qui parait peindre, sous le coup d’une espèce d’hallucination du ciel chrétien entr’ouvert, citons tout d’abord cette « Mort de la Vierge » du palais Pitti, où est représentée cette morte nimbée d’or, qui a, dans sa réduction de poupée, l’allongement gothique des statues du portail de Chartres, et où la finesse du camée antique se marie au sentiment chrétien. Citons encore ce tableau des Uffizi, cette vierge dans cette robe couleur d’aurore, les yeux palpitants de respect et d’amour, en un regard qui a l’air de joindre les mains et s’agenouiller, et cet autre tableau,