Page:Goncourt, L'Italie d'hier, 1894.djvu/179

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sa vie, qu’à une sieste, à une coucherie d’une heure, pendant le jour, après son dîner.

Le portrait signé : L.-E. Vigée Lebrun 1791, nous apprend que ce portrait, faisant partie de la collection des portraits des peintres de toutes les écoles, a été exécuté en Italie, lorsque, prise de peur de la Révolution, l’émigrée s’est sauvée de Paris.


PAYSAGE D'HIVER DE LA BANLIEUE DE FLORENCE

Un soleil au rayonnement éblouissamment clair, des ombres portées ayant la cernée d’une tache d’encre sur du papier ; dans un air sec, pas le voile, pas la gaze flottante d’une vapeur, et pas de fuite de plans, et pas de lignes perdues, effacées, brouillées, et pas d’horizon défaillant : — une silhouette des choses, âpre, crue, brutale.

Au loin un amphithéâtre de collines, comme découpées à l’emporte-pièce sur un azur profond, immobile, solide, pareil à un mur d’outre-mer. Tout près, une campagne mamelonnée, bondissante, où sur une terre de cendre, la verdure grise de poussière des oliviers a des lumières d’argent bruni, qui, des oliviers vont jouer, comme dessus des verdures de zinc, sur les massifs d’arbres verts, les haies d’un lierre sombre, les cactus jaillissant des fissures de vieux murs.