Page:Goncourt, L'Italie d'hier, 1894.djvu/206

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les pattes inférieures toutes raides, les pattes supérieures agitées d’un mouvement convulsif, montrant les mamelles pressées de son ventre et le blanc de dessous de sa gorge, dans sa peau rayée de tigre, la tête renversée sur la margelle, et ne laissant voir qu’un bout de nez noir, et l’enroulement d’une langue rose dans un coin de gueule, à fleur d’eau, pendant qu’un mâtin rayé de noir dans sa peau grise, comme la mâtine, tournoyait, grondant autour d’elle. Oh ! tout à fait un motif de Decamps, dans l’atmosphère limpidement claire d’un jour d’hiver italien, et dans un air chargé d’émanations acres, toniques, astringentes.

Peintures du Pinturicchio au Dôme, d’une conservation miraculeuse, mais peintures moins libres, moins nature, moins intimes, que ses peintures de Florence, peintures plus soumises à un style de convenance et d’élévation plus classique, présentant cette curiosité, que les reliefs des choses dorées sont tels, que ce sont de véritables boutons, de véritables mors de chevaux, de véritables manches de poignards, sans que la perspective du tableau en souffre.

Devant le Sodoma, de l’église de Saint-Dominique, de-