Page:Goncourt, L'Italie d'hier, 1894.djvu/30

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culotte s’arrêtant au genou, et laissant voir, pareilles à ses bras, de sveltes et élastiques jambes, qu’on dirait de bronze florentin : — le corps d’un jeune gladiateur de la vieille Rome, où il y a quelque chose de la grâce efféminée d’un Asiatique.

En sortant du petit théâtre Girolamo, après la vision de ces hanchements, de ces déploiements, de ces battements, enfin des grâces des danseuses en bois de l’endroit, je rêvais que j’étais devenu amoureux d’une actrice en chair et en os, et que dans la première nuit qu’elle me donnait, je m’apercevais, désenchanté, que ses bras, ses jambes, ses hanches se mouvaient au moyen de chevilles de bois, et que même son sourire était pendu à une ficelle.

Aux Archives de Milan, un curieux testament de 1624, — le testament d’un peintre appelé, je crois, Riva, — ayant dessiné dessus, les portraits de tous ses légataires, avec au-dessous l’indication de la somme qu’il leur faisait.

Je parlais ce soir, je ne sais à propos de quoi, de la salamandre, de son originale forme héraldique, lors-